Editos 2015


Edito de la semaine du 20 décembre - Avent 4

« Me voici. »

 

La scène très émouvante de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth met l’accent sur deux aspects importants de notre vie communautaire et missionnaire.

Le premier aspect, est celui de la visite elle-même. Marie et Élisabeth se rencontrent. À première vue il ne semble pas se passer grand chose hormis quelques paroles prophétiques prononcées sous l’action de l’Esprit Saint. Et pourtant deux seins s’ouvrent l’un à l’autre.

Nous ne visitons pas assez. Nous rencontrons des personnes. Nous allons chez la boulangère, chez le boucher. Il se peut que le médecin vienne à nous ou que nous ayons quelques affaires à traiter avec le facteur. Mais visitons-nous comme nous sommes « contraints » parfois de le faire auprès de personnes malades ou âgées ? Car, visiter, signifie « manifester sa présence ». De quelle présence sommes-nous porteurs ? La visite toute simple de Marie à Élisabeth démasque nos frivolités ou nos frilosités !

Le second aspect, est celui de la parole. Élisabeth dit à Marie : « Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles… » (Lc 1, 44). Une autre belle traduction dit : « lorsque tes paroles ont frappé mes oreilles ». La suite c’est : « l’enfant a tressailli d’allégresse en moi ». Voici une salutation qui n’est pas verbiage ou commérage; voici une parole qui n’est pas médisance ou caquet. On en étouffe tant ! Voici plutôt une parole qui est présence. Les Pères de l’Église ont même repéré que déjà Jésus s’entretenait avec son cousin à travers les matrices. La parole de Marie est habitée. La Parole surgit en son sein.

À travers le brouillard de nos âmes encore endormies, une parole nous réveille gentiment.

Il est temps de dresser le couvert et de préparer la chambre : le maître s’approche. Il va se tenir à la porte. Il va frapper à la porte. Allez-vous lui ouvrir ? (Cf., Ct 5, 2).

 

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 13 décembre - Avent 3

« Soyez dans la joie. »

 

Il y a des périodes de la vie où les joies sont difficiles à cueillir. Des événements plombent notre dynamisme et sabotent notre détermination à s’ouvrir aux autres et à partager. Abattus, des hommes et des femmes du temps de Jean-Baptiste décident toutefois de se remettre eux-même en question. Ils décident alors de « changer » de vie. Ils ne veulent pas affranchir autrui de ses propres responsabilités mais ils cherchent à apporter leur meilleure part à un renouvellement du monde dans lequel ils se trouvent. C’est alors que Jean-Baptiste annonce la venue de Celui qui est plus fort que lui pour les baptiser dans l’Esprit Saint et le feu.

À l’approche de Noël, la liturgie nous invite à faire un pas supplémentaire vers Celui qui est plus fort : le Christ. C’est une venue d’Esprit Saint et de feu : une venue pour édifier et pour détruire. Cette venue est redoutable car elle bouscule autant qu’elle réconforte. Cette venue pince le cœur autant qu’elle le panse.

La joie promise par Jésus n’a jamais été à notre insu. Elle n’hypothèque pas notre libre arbitre et les nécessaires décisions à prendre. C’est pourquoi la joie promise est à-venir. Mais la liturgie de ce jour nous invite fortement à y goûter déjà en remettant nos craintes et nos questions entre les mains du Père.

Déjà nous voyons la crèche de Béthléem à l’horizon. Offrons au Seigneur nos pauvres vies et celle du monde qui doute.                                                        

+ P. Guillaume Langlois

   

Il manque 80 000 euros à la collecte annuelle du Denier de l’Église pour boucler le budget 2015. Il nous reste 15 jours !

 


Edito de la semaine du 6 décembre - Avent 2

« Préparez le chemin du Seigneur. »

 

Nous faisons le deuxième pas vers Noël à travers la figure de Jean le Baptiste, ce prophète du désert à l’intersection entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance.

De sa bouche, surgit la parole de Baruc, un prophète beaucoup plus ancien que lui. « Debout Jérusalem, tiens toi sur la hauteur et regarde vers l’orient. » (Ba 5, 5). La ville est invitée à regarder revenir à elle de l’est ceux qui avaient été dispersés. Pour faciliter ce retour, le prophète poursuit : « que les hautes montagnes et les collines éternelles soient abaissées, et que les vallées soient comblées : ainsi la terre est aplanie… » (Ba 5, 7)

Les premiers chrétiens ont relu les mots de Baruc cités par Jean le Baptiste. Pour eux, à l’image d’Eusèbe de Césarée (3ème et 4ème siècle après Jésus-Christ), la ville sainte sur sa hauteur représente les Apôtres. Préparer les chemins du Seigneur revient alors à évangéliser, c’est-à-dire à rapprocher du témoignage des Apôtres ceux qui ne connaissent pas Jésus.

C’est la raison pour laquelle, le pape François nous demande d’entrer dans l’année de la miséricorde dans deux jours : le 8 décembre (jour de la solennité de l’Immaculée Conception). La façon la plus excellente de préparer la naissance du Sauveur, c’est de se rapprocher de la Source. Jésus est la Source. Mais il a fait des Apôtres de bons canaux qui partent de cette source. En effet, ils ont été chacun objet et sujet du pardon de Dieu dans leur vie : la miséricorde de Dieu.

Si à notre tour nous nous laissons toucher par l’Amour plein de Miséricorde qui vient de Dieu, combien plus serons-nous de bons Jean-Baptiste.

J’en profite pour remercier tous ceux et celles qui ont mis en œuvre notre premier « dimanche autrement » : les organisateurs et animateurs mais surtout vous tous qui avez répondu à l’invitation.

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 29 novembre

« Debout, restez éveillés et priez »

 

Au commencement, il y a un geste de courage, une décision, de la détermination… Ces commencements-là, dans nos vies, nous en connaissons de nombreux. L’horizon n’est pas dégagé mais malgré la stérilité et la fadeur de nos vies, nous nous mettons en route. Il faut ramer à contre-courant, quitter le bord de notre vie, et nous diriger vers le maigre feu qui luit à l’horizon ou au son d’une voix. C’est ainsi que démarre ce temps de l’Avent. « Au commencement, (…) la terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. » Gn 1, 1-2 Pour oser nous risquer, nous pouvons nous appuyer sur une promesse enfermée dans la Parole de Dieu. Nous pouvons nous appuyer sur la stimulation collective d’une communauté qui se rassemble. Nous pouvons nous appuyer sur l’Eucharistie.

Nous commençons l’Avent par un « dimanche autrement » parce que nous croyons que notre communauté mérite de s’étoffer des richesses de chacun de ceux qui la composent déjà. C’est un des jalons de notre projet pastoral. Ainsi, cette mise en route de toute l’Église vers la Lumière de Noël n’est pas que théorique. Elle est réellement communautaire : enfants, jeunes, aînés… de nos trois ensembles. Durant ce dimanche, trois stations nous permettent de nous mettre résolument en route : la Parole de Dieu, l’Eucharistie et la convivialité dans l’échange entre tous. De sorte qu’en une matinée nous partions d’un commencement (comme le premier jour de la Création) pour parvenir à nous réjouir dans le repos de Dieu (le septième jour de la Création) qui sanctifie le dimanche comme un jour béni de nos retrouvailles familiales et communautaires.

Dans nos nuits et dans la nuit du monde peuvent jaillir des commencements féconds : déjà en communauté!

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 22 novembre

« Je suis l’Alpha et l’Oméga. » Ap 1, 8

  La communauté nationale est durement éprouvée depuis le 13 novembre. Comme vous, je cherche à comprendre, à prendre de la hauteur et à me projeter plus loin.

La foi chrétienne est toujours un combat contre la ténèbre du péché et du mal. « Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres. » (1 Jn 1, 5). Je vous invite à relire les deux premiers chapitres de la première lettre de Saint Jean dans votre Bible. Ces chapitres sont lus durant l’Octave de Noël. Ces événements du 13 novembre nous renvoient avec force à l’effroi de cette ténèbre. Mais « la Vie s’est manifestée : nous l’avons vue… » (1 Jn 1, 2) C’est notre foi, le principe de notre vie, la puissance de notre détermination et de notre espérance.

Se pose la question de ce qu’il convient de faire pour exhumer la lumière de l’intérieur de nos ténèbres ambiantes. En la solennité du Christ Roi de l’Univers, que la paix soit le centre de notre Eucharistie : Jésus est le principe et la fin du cosmos. Il est la Paix. Une démarche personnelle de recueillement dans l’église est proposée en marge de cette eucharistie. Il s’agit de se saisir d’un lumignon, de l’allumer et de prier avec la prière de Saint François d’Assise qui est reproduite à la suite de cet édito. Car la prière est d’une grande puissance. Je vous propose aussi de poursuivre chez vous cette prière chaque soir durant jusqu’au samedi 28 novembre, à l’heure du dîner. Vous pouvez allumer une bougie et réciter la prière de St François d’Assise.

Le 28 novembre à 18h00, en l’église saint Pierre de Bar sur Aube nous pourrons prolonger cette prière par l’adoration eucharistique.

Quant à moi, je vous assure de ma prière.

+ P. Guillaume Langlois

 

 « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le pardon.

Là où est la discorde, que je mette l’union.

Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à

être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre,

à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,

c’est en pardonnant qu’on est pardonné,

c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

 

Saint François d’Assise 


Edito de la semaine du 15 novembre

"Le Secours Catholique a reçu de l’Eglise la mission de témoigner de l’Amour de Dieu envers tous.

Le Secours Catholique, au nom de l’Evangile, affirme sa confiance en l’humanité et cherche à développer une plus grande justice et une plus grande fraternité.

Le Secours Catholique sait que toute personne, même la plus écrasée, a en elle les capacités de se relever.

Le Secours Catholique s’associe avec les personnes rencontrées quelles que soient leurs origines".

(Extraits du préambule de la charte du bénévolat au Secours Catholique – Caritas France).

 

En répondant, en 2013, à l’appel des responsables locaux je pensais qu’il s’agissait avant tout de donner un simple coup de main pour transporter un meuble de temps en temps. Mais j’ai pu rapidement constater que cet engagement était bien plus que cela ! C’est d’abord de l’accueil, de l’écoute avec la personne demandeuse avant même d’envisager de l’aide. Que celle-ci soit ponctuelle ou sur un temps plus long c’est toujours dans un esprit de réciprocité que cela se fait, dans le plus grand respect de la dignité de la personne aidée. Ainsi Marie* témoigne : « du bonheur des échanges fraternels malgré les difficultés de la vie ou nos différences ! » Et Bernard* : «  La foi passe par l’humain, c’est le chemin de Dieu. »

 

Comme bénévole on reçoit autant que l’on donne. On travaille en équipe et on bénéficie de l’expérience des autres ainsi que de formations gratuites qui permettent de faire face aux difficultés rencontrées. L’ambiance est bonne au sein de l’équipe et on se sent responsable de la mission qui nous est confiée.

A ma totale satisfaction j’ai pu ainsi constater que l’action sur le terrain s’inscrit parfaitement dans le contexte social et économique local et en même temps dans la mission générale du Secours Catholique et ses valeurs.

En donnant de mon temps au Secours Catholique – Caritas France je peux répondre à ce que me demande le Christ dans son Evangile et j’en reçois de nombreuses grâces.

 

Un bénévole.

 

* Les prénoms sont changés pour respecter l’anonymat des personnes.


Edito de la semaine du 8 novembre

Quel est le bien des veuves que Jésus montre en exemple ?

 

La veuve de Sarepta (Cf., 1 R 17) et celle du Temple de Jérusalem ont en commun d’être généreuses. Celle de Sarepta n’a sans doute pas pu se remarier. Nous n’en savons rien pour celle de Jérusalem au temps de Jésus. Nous savons seulement qu’elle est « pauvre ». Dans la Bible, les veuves qui n’ont pas pu se remarier sont conduites à la grande pauvreté et à l’abandon. Elles sont comme traînées vers la mort par le sort.

Celle de Sarepta est particulièrement généreuse avec le prophète Élie sans qu’elle n’imagine que sa générosité la préserve de cette sordide fin. Tout au plus peut-elle la différer de quelques temps, ou - au pire - l’anticiper. Celle de Jérusalem est prise en exemple par Jésus.

Ainsi Jésus ne montre pas en exemple le bien de ces femmes qu’elles ne possèdent pas, car elles sont pauvres. Mais Jésus montre en exemple leur générosité : « Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » Mc 12, 44

Si la générosité d’une pauvre veuve paraît inconvenante c’est qu’elle blesse notre manque de générosité. C’est donc l’occasion d’aller regarder à nouveau dans le dictionnaire ce que signifie le mot : « générosité » et de se laisser inspirer par ces pages bibliques.

  

Le journal « Ensemble - Renouveau » poursuit son aventure éditoriale au service de la mission de notre Église et gardera

sa forme actuelle (papier et mode de diffusion).  Le prochain numéro du journal vous donnera plus d’informations.


Edito de la Toussaint

Entrons dans l’espérance

            Le Père Jean Samer Nassif, prêtre maronite au Liban, de la fondation pontificale « Aide à l’Eglise en détresse » (AED) assure la prédication de nos eucharisties du 31 octobre et du 1er novembre. Nous lui souhaitons la bienvenue. L’AED a été fondée en 1949 par le Père Werenfried von Staaten, religieux hollandais pour répond aux besoins des églises locales les plus souffrantes et les plus démunies dans 130 pays du monde. Elle reçoit chaque année 7.000 appels d’aide : formation des séminaristes et catéchistes, aide aux prêtres, construction et restauration d’églises, de couvents, production d’émissions religieuses en Russie, en Asie, publications de livres religieux et de Bibles en toutes langues, soutien aux communautés ecclésiales de base en Amérique latine ou en Afrique, aide caritative dans les camps de réfugiés et aux victimes de catastrophes, etc. Avec le père Nassif, rejoignons les 600.000 chrétiens dans le monde dont 7.000 en France qui, par la prière et le soutien matériel, s’associent à la mission de l’AED.

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            Le calendrier liturgique a parfois des bizarreries déconcertantes : ainsi il peut nous paraître paradoxal de célébrer la fête de tous les saints dans la joie, pour les honorer les défunts le lendemain. Pourtant il existe une relation forte entre ceux qui nous ont quittés et la communion des saints « en Dieu » que nous célébrons le 1er novembre : celle de notre espérance. Cette espérance, nous essayons de l’exprimer, dans nos ensembles, par l’accueil et l’accompagnement fraternel des familles qui choisissent la célébration des funérailles chrétiennes pour leurs proches. Lors du premier contact avec ces familles, nous les écoutons et nous les voyons souvent passer d’une relative réserve à un climat de confiance; nous ressentons bien la détresse, la tristesse, les interrogations, les doutes… Nous ne sommes pas des conseillers, mais des frères, témoins de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Avec humilité et douceur, nous essayons de rétablir une confiance dans l’Église que nous sommes, confiance qui parfois a pu être ébranlée par les maladresses des uns et des autres. Confiance aussi en ce Dieu qui n’est pas un juge mais un Père. Espérance, enfin, dans la résurrection et la vie éternelle, car nous portons tous, comme enfants de Dieu, ce germe d’immortalité.

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 25 octobre

 « Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. » Ps 125 (126)

 

L’aveugle Bartimée est déterminé à retrouver la vue mais il est surtout prêt à rencontrer Jésus. Au cœur de sa cécité - pendant de longs mois - il a du formuler son projet en lui-même : interpeler le Maître et devenir son disciple. Voici que l’occasion se présente. Rien à voir avec le paralytique de Capharnaüm qui semble n’avoir rien attendu ni demandé. C’étaient ses amis qui voulaient sa guérison. Ici Bartimée attend Jésus et, enfin, il le rencontre : « Rabbouni, que je retrouve la vue! »

Cet épisode de l’Évangile met en lumière la maturité spirituelle de l’aveugle de Jéricho. Spontanément, nous attribuons l’efficacité d’une action à la grâce (miracle) ou au hasard. En outre, la foi d’un homme ne peut rarement s’évaluer. Mais, ici, la foi de Bartimée coïncide avec sa volonté de rencontrer le Maître et de lui faire confiance - sur parole -. Sans trop connaître la qualité de la foi de l’aveugle, ni même sa justesse, il convient de remarquer que dans sa nuit il attend et il fait confiance au Maître. Sa volonté se façonne peu à peu au point de devenir disponible à la rencontre.

Jésus ne peut donc qu’attester cette foi. La vue est retrouvée ! Bartimée est dans la joie.

La moisson dans la joie est donc l’instant où se vérifie notre foi : notre volonté n’est plus la nôtre, mais celle de Dieu. Au terme de l’année liturgique le Seigneur promet la joie et le témoignage de Bartimée ravive notre espérance sur le chemin. Le froid et la nuit peuvent avoir raison de notre ardeur à suivre véritablement le Maître. Pourtant la venue du Maître est la seule raison de notre attente. Telle est notre foi !

 + P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 18 octobre

Louis et Zélie Martin, parents de Thérèse Martin - la Sainte de Lisieux -, sont canonisés par le pape François à Rome ce dimanche. Ce même jour nous sommes au cœur de la 14ème assemblée générale ordinaire du synode des évêque sur « La vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et le monde contemporain ». Ce synode se prolongera jusqu’au 25 octobre. Cette canonisation met en lumière une sainteté qui n’est pas seulement l’affaire de quelques religieux ou solitaires. Voici qu’un couple mérite d’être pris en exemple de la sainteté du Christ. Sainte Thérèse écrira de ses parents : « Le bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre ».

La sainteté n’est point la perfection. Nous voyons bien qu’elle peut très bien s’accommoder des enjeux et des équilibres de la vie familiale. Ce qui revient à dire que la famille peut très bien elle-même s’accommoder des enjeux et des équilibres de la vie d’un monde qui change. Prions avec insistance pour que les prélats et les experts réunis à Rome sachent se mettre à l’école de l’Esprit Saint afin de tracer les chemins de la famille aujourd’hui.

La difficulté majeure réside dans une juste compréhension et une juste articulation de la lettre et de l’esprit, de la discipline et de la pastorale dans une évaluation du panorama familial à un niveau mondial. C’est dire que ce synode à Rome est lesté par un cahier des charges très pesant ! Que les saints Louis et Zélie Martin intercèdent le Christ pour nous et pour toutes les familles du monde et portent notre prière communautaire au plus près du seul et unique Saint.

 + P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 11 octobre

« Tu auras un trésor au ciel… »Marc 10, 20

 

            Avoir un trésor au ciel est une promesse que Jésus adresse à ceux qui, sur terre, recherchent la vie juste et vraie. Une promesse qui n’est possible que comme résultat d’un dépouillement de ses propres trésors. Cette promesse précède aussi une réponse à l’appel de Jésus à le suivre. Finalement, il n’y a de trésor du ciel que dans la suite de Jésus.

            Le plus dur, semble-t-il, c’est d’identifier nos propres trésors. Or, un trésor coûte et il est gardé jalousement. Le trésor promis par Jésus coûte mais il est donné. Nous n’avons pas à le conserver jalousement. Nous avons plutôt à le recevoir.

            Notre vie en communauté de communautés doit pouvoir nous ouvrir à recevoir des trésors du ciel. Il est de coutume de faire valoir nos trésors : « nous avons toujours fait comme cela…/nous n’avons jamais fait cela… », « ça ne marchera jamais… »,… Des trésors qui sont véritables mais qui sentent la naphtaline ! Changer pour changer est dangereux. Mais chercher à répondre aux attentes et aux besoins de ceux qui sont aux portes de nos communautés avec nos talents : là est notre mission.

            Il y a donc lieu de vouloir investir aujourd’hui pour que vivent demain nos communautés paroissiales. Pour cela, notre projet pastoral est déjà un bon début : nos « jalons » nous guideront. Mais inévitablement, quelques habitudes (trésors de la terre) devront se laisser réformer pour mieux accueillir ce que le Seigneur a à nous donner (trésor du ciel). Outre le calendrier des messes qui nous bouscule concrètement, la perspective de vivre ensemble des « dimanches autrement » doit se préparer par la prière de tous et la bonne volonté de chacun.

            Enfin, nos Équipes Pastorales Paroissiales entrent dans un temps de regard et de contemplation de nos territoires afin d’identifier des trésors ignorés et des appels pour demain. « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Mc 10, 27

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 4 octobre

« Les chrétiens ne sont pas immunisés contre les changements de leur temps » Pape François

 

Ce dimanche, une double actualité nous éveille.

Le jour de la fête de la Transfiguration du Seigneur, le 6 août dernier, le pape François a adressé une lettre à ses frères évêques du monde entier dans laquelle il informe qu’il institue le 1er septembre « Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création » comme cela se fait déjà dans l’Église orthodoxe. Il prolonge ainsi son Encyclique Laudato Si’ publiée le 18 juin 2015. La Conférence Épiscopale de France a, quant à elle, proposé de reporter exceptionnellement cette journée - en 2015 - le dimanche 4 octobre. « Les chrétiens sont appelés à une “conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure” » (Laudato Si’ , n°217) écrit le pape François.

Par ailleurs, ce dimanche s’ouvre à Rome la seconde assemblée du synode des évêques sur la famille. Lors de son voyage à Cuba et aux États-Unis, le pape François est revenu de nombreuses fois sur les enjeux de ce Synode pour toute l’Église. « Jusqu’à récemment, nous avons vécu dans un contexte social où les similitudes entre l’institution civile du mariage et le sacrement chrétien étaient considérables et partagées. Les deux étaient en corrélation et se soutenaient mutuellement. Ce n’est plus le cas. (…) Nous sommes appelés à rechercher, à accompagner, à relever, à soigner les blessures de notre temps ; à regarder les choses de manière réaliste, avec les yeux de quelqu’un qui se sent appelé à l’action, à la conversion pastorale… » (Extrait du discours du pape François aux évêques participant à la rencontre mondiale des familles à Philadelphie).

L’Évangile proposé par la liturgie nous fait entendre cette conclusion de Jésus : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » (Marc 10, 9)

Que le Seigneur éclaire ce pas que nous avons à faire en faveur du soin de l’alliance.

                                                                                  + P. Guillaume Langlois.


Edito de la semaine du 27 septembre

Des jalons

Jalon : [ʒalɔ Þ]. subst. masc. Ce qui sert à situer ou a diriger (quelqu’un ou quelque chose) comme un piquet, une marque en terre ou des directives. Le jalon détermine une direction, une distance, une limite pour le début d’un travail. Le jalon est nécessaire pour la réussite d’une entreprise quelconque.

Notre communauté paroissiale se fixe des jalons comme projet pastoral. La finalité est de vivre une communauté de communautés. Ici, le pluriel a son importance. Mais pour y parvenir, il nous faut nous tenir à des jalons. Ces jalons sont du bon sens. Mais ils nous rappellent en permanence que sans le Christ et les autres, nous ne pouvons rien. Nous voulons vivre ensemble une aventure de fraternité et de rayonnement en tant que disciples et apôtres de Jésus. Mais nous ne voulons pas vivre une démarche belliqueuse et conquérante à l’intérieur ni à l’extérieur de notre communauté. Ces jalons sont donc précieux.

Quels sont ces jalons ?

 D’abord, autour du calendrier des messes :

1°) Tous les premiers week-ends de chaque mois, la messe du samedi est célébrée à Bar sur Aube tandis que celle du dimanche est célébrée dans une commune de l’ensemble de Ville sur Terre ou de Ville sous la Ferté à 10h30. La messe du samedi est une messe de louange animée par des plus jeunes.

2°) Tous les autres week-ends, la messe du samedi est célébrée à 18h30 dans une commune de l’ensemble de Ville sur Terre ou de Ville sous la Ferté tandis que celle du dimanche est à Bar sur Aube à 11h00.

 

Ensuite, faire communauté avec tous en partageant notre trésor :

3°) Durant l’année, quatre « Dimanche autrement » rythmeront nos rassemblements communautaires. À chacun de ces quatre dimanches, nous sommes invités à venir dès 9h00 pour des temps en ateliers. Tous les âges sont conviés : des enfants de l’éveil à la foi jusqu’aux personnes aînées. À l’issue de la messe nous partageons un repas ensemble. La veille, le samedi, il n’y a pas de messe dans nos villages.

 

Le prêtre demeure à la disposition de tous :

4°) Il y a trois Équipes Pastorales Paroissiales, des messes dans les maisons de retraite et un secrétariat plus efficace pris en charge par Madame Oliveira Bernadette et des relais locaux : Madame Gaby Lorin, Madame Isabelle Maîtrot et Madame Claudette Auguste.

 

Enfin, ne pas perdre le fil de l’Esprit Saint :

 5°) Un groupe de travail se constitue pour repérer les forces et les dynamismes de l’Esprit Saint dans chacun de nos ensembles. Nous les appellerons « Foyers de Vie Chrétienne ».


Edito de la semaine du 20 septembre

Notre territoire a durement été touché par les intempéries. En particulier, le fléau qui s’est abattu sur Bossancourt m’a ouvert les yeux sur plusieurs aspects qui touchent particulièrement notre relation à l’Évangile et à l’amour. 1°) Tout d’abord, la destruction des biens matériels et de l’environnement naturel par la force du vent et de la pluie équivaut à l’effondrement d’un monde familier. Quiconque traverse un espace dévasté ne peut qu’être saisi au plus profond de lui-même. La permanence et la stabilité d’un environnement comptent pour la construction de l’équilibre humain. Ceux qui ont été victimes des intempéries mercredi le découvrent. 2°) Ensuite, devant un drame que l’on subi, la solidarité au-delà des clivages et des particularismes paraît immédiatement évidente autant qu’elle est nécessaire. En effet, il faut le coup de main des uns et des autres pour nettoyer, se mettre hors de danger, réparer, ranger… Les équipes de secours ont été exemplaires. 3°) Enfin, la prise de conscience qu’il faut beaucoup de temps pour panser les plaies et se remonter les manches sur le long terme est douloureuse. À cet endroit précis, parfois, l’aide est encore plus nécessaire : être écouté, pouvoir pleurer, être épaulé sans jugement, aider financièrement. Tous ces éléments, notre communauté paroissiale y est confrontée avec ces intempéries. S’y rend-t-elle attentive ?

Jointe à la feuille, vous trouverez un extrait d’une lettre que notre évêque nous adresse à propos de l’accueil des personnes réfugiées. Les ressources d’humanité nécessaires pour répondre à un désastre à quelques kilomètres de chez nous équivalent à ce que le pape, notre évêque et notre conscience nous réclament devant la question des réfugiés. Dans moins de dix jours, une date sera proposée sur les réseaux sociaux (il est possible d’appeler au presbytère pour la connaître dès qu’elle sera fixée) pour que puissent se réunir (chrétiens ou non) les personnes prêtes à réfléchir et à répondre au défi que représentent les personnes réfugiées.                                 

+ P. Guillaume Langlois.


Edito de la semaine du 13 septembre 

« Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Marc 8, 33

 

Simon-Pierre vient à peine de toucher la Vérité en désignant Jésus comme le Christ qu’il achoppe à nouveau sur ses contradictions d’homme. Jésus le tance : « Derrière-moi Satan ! » (Mc 8, 33). Par ailleurs, connaître Jésus-Christ semble inséparable d’une expérience véritable à sa suite. C’est ce qui manque encore à Pierre. Pierre a « deviné » qui était Jésus et il est déjà dans le vrai. Mais il lui faut encore s’approcher de Jésus, poser ses pas dans les siens et peiner à sa suite et avec Lui. Nul ne peut véritablement devenir apôtre tant qu’il n’a pas vécu ce chemin de croix à la suite de son Maître.

Nous sommes donc enjoints par le Christ à ne pas perdre de vue une double exigence : la vie heureuse, suscitée par le Seigneur, ne va pas sans des renoncements. Joie et renoncement sont deux mots antinomiques. Ils le sont tellement que beaucoup de nos motions intérieures qui tendent vers la colère sont produites par cette contradiction. Tous, nous aimerions parvenir à la joie sans subir les renoncements qui vont avec. C’est bien légitime. Ce qui nous révèle à nous même notre aveuglement constant. Et si le Seigneur nous aimait jusque dans ces renoncements utiles ?

En communauté ou dans notre expérience quotidienne, nous pouvons être attentifs à notre manière de « juger » les personnes avec lesquelles nous sommes et de comprendre les situations dans lesquelles nous sommes. Ai-je toujours raison ? Arrive-t-il que d’autres aient raison ? Arrive-t-il que d’autres me remettent en question ? Bien entendu, parfois les autres ont tort ! Mais pourquoi alors cela doit-il susciter de l’agacement ou de la colère en moi (ou de la jubilation, ce qui revient au même) ?

Simon-Pierre était encore bien jeune au moment où Jésus le tance. Pour lui, le Vendredi Saint aura été une profonde et cuisante leçon inversement proportionnelle à sa véhémente - quoique fragile - fidélité à son Seigneur. Mais il s’est mis à voir clair. Dans son grand amour, le Christ nous tire vers de semblables conversions dont la puissance est, elle aussi, inversement proportionnelle à notre aveuglement. Finalement, ne désespérons pas ! Dieu finit toujours par avoir raison de nos contradictions.

                                                                       + P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 6 septembre 

« Dites aux gens qui s’affolent : “Soyez forts, ne craignez pas.” » Is 35, 4

 

Un des signes de l’efficacité de Dieu dans notre monde et dans notre histoire, c’est la prise de conscience par l’homme de ses propres limites et de sa dépendance native avec le créé et, notamment, avec les autres personnes. Cette affirmation est centrale dans toute l’Encyclique « Loué sois-tu » du Pape François (par exemple cf., n°105, 138 ou 204). Il y a donc un « lien » duquel il n’est pas possible de se défaire et qui nous rattache à la « nature » et aux autres personnes. Toutefois, la cécité à laquelle Jésus s’attaque survient aujourd’hui encore lorsque le cœur de la personne est vide (cf., n°204).

Dans l’Évangile de ce jour, la prise de conscience est rendu possible par une rencontre d’un sourd de la Décapole avec Jésus. Le geste de guérison de Jésus fait beaucoup penser aux gestes posés par le prêtre lors des sacrements. La parole efficace de Jésus : « Ouvre-toi » accompagne le geste, exactement comme dans tous les sacrements une parole accompagne un geste. Or, notre actualité nous provoque à ré-interroger notre véritable autonomie personnelle et collective lorsque l’organisation de nos sociétés produit de telles hémorragies migratoires. Notre impuissance révèle la disparition de notre lien avec le créé et les autres personnes. Le drame est tel qu’une réelle cécité nous empêche d’en prendre la mesure. Dans le trimestre à venir en communauté nous aurons l’occasion de nous initier aux enjeux des phénomènes migratoires contemporains.

En attendant, la rencontre et la célébration du Christ dans nos communautés sur nos ensembles doit pouvoir nous aider à retrouver nos limites et à se réconcilier avec elles. Le chemin que nous allons faire ensemble nous permettra de composer avec nos forces et nos faiblesses et d’apprendre à « faire » avec « ce que l’on a » et avec « ce que l’on est ». C’est une excellente occasion de se laisser rejoindre par le Ressuscité dans la pratique de l’amour fraternel concrètement pratiqué.

Seigneur, viens remplir nos cœurs par Ta propre vie afin d’ouvrir nos yeux.

                                                                                              + P. Guillaume Langlois.


Edito de la semaine du 30 août 

« Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. » (Jc 1, 21b)

 

Nous nous approchons de la rentrée. Pour ceux qui ont pu en bénéficier, le calme et le repos de l’été doit laisser sa place à une reprise des activités. Souvent, « l’agitation » des corps et des esprits s’apaise grâce aux vacances. Mais il ne suffit que de peu de chose pour que cette agitation reprenne de plus belle. Il y a des esprits « agités », dit-on, en toutes circonstances. Et ces esprits croient s’accorder avec de légitimes sollicitations extérieures qui ne font qu’accentuer leur promptitude à « s’agiter »… Ceux-ci peinent à être vraiment en vacances.

Or, c’est une erreur de croire que la fatigue des corps et des esprits, l’agitation et la dispersion ne sont dus qu’à un monde qui va de plus en plus vite et qui sollicite de plus en plus. Le monde va à la vitesse que nous lui donnons. Et il n’a jamais cessé d’aller à la vitesse et d’épouser les formes que l’homme a bien voulu lui imposer depuis toujours. Il se peut alors que la « machine s’emballe ». C’est ce que nous suggèrent les textes de l’Évangile de ce dimanche.

En effet, à la racine de toute perception du monde qui nous entoure, il y a notre cœur. Plus notre cœur est ouvert et accordé à la vérité, moins il court et s’agite dans tous les sens, quelque soit le contexte. Plus notre cœur est fermé et a du mal à accéder à la vérité, plus il court, s’agite et finit par éprouver de la fatigue. Le Seigneur est le Maître de ce cœur et il y accède à force de nous interpeller ou, parfois même, de nous semoncer.

Si le « monde » a les moyens d’aller plus vite, doit-on nécessairement y consentir aveuglément ?

Un cœur ouvert accueille et reçoit tout en don. Un cœur fermé résiste et court, anticipe ou essaie de rattraper ce qu’il croit avoir perdu. Le Seigneur est le Maître des deux. Il s’offre par amour pour libérer le second et lui faire accéder à la vie du premier.

Bonne rentrée…

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 23 août 

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Jn 6, 68

 

Dans l’Évangile, nous avons coutume de lire et de retenir l’appel des premiers disciples par Jésus (cf., Mt 4, 18). L’absolue liberté du Maître qui, passant le long du lac de Galilée, appelle des pécheurs de poissons qui - promptement - répondent à l’invitation à le suivre. Mais il y a aussi l’appel non moins étonnant de Lévi assis à son bureau de collecteur d’impôts (cf., Mc 2, 13-17). Cet exemple est proche de celui de Zachée perché du haut de son sycomore (cf., Lc 19, 1-10). L’un et l’autre, bien vite, se mettent à suivre le Maître. Ils ne sont pas pécheurs de poissons mais collaborateurs de la puissance étrangère et sans-doute, des voleurs. Il ne faut pas passer sous silence d’autres appels discrets : Nathanaël assis sous son figuier (cf., Jn 1, 35-50), mais pourquoi pas - par exemple - celui de Marie-Madeleine (cf., Lc 8, 1-3). Cette liste ne saurait être exhaustive. Ces exemples ont en commun d’insister sur une réponse radicale adressée sans délai à Jésus. Ces exemples insistent tous sur des appels singuliers et radicaux que l’on croit trop souvent réservés à quelques rares personnages publics d’aujourd’hui : les diacres, les prêtres et les évêques, quelques moines et moniales et autres prophètes.

Mais cette lecture est réductrice et elle constitue un vrai problème car elle nous désengage. Comme si la radicalité de l’Évangile ne s’adressait qu’à quelques personnes de pouvoir et de charisme ! Il faut absolument consentir à s’adjoindre nous-même à la liste des personnes appelées même si nous ne sommes ni diacre, ni prêtre, ni évêque ou religieux et religieuse. C’est dans ce sens que nous intéresse la finale de ce long discours de Jésus à propos du « pain de vie » qui nous a accompagné tout l’été.

Un bon moyen de « tester » notre attention à l’appel que Jésus nous adresse est de vérifier la façon dont notre cœur est sensible devant les personnes qui ont une responsabilité à l’intérieur de la communauté chrétienne. Y-a-t-il joie, miséricorde, désir de les servir ou - du moins - de les  accompagner par notre prière sincère ? Ou, l’inverse : envie, jalousie, écœurement, jugement répété ? Évidemment, cette classification peut paraître exagérée mais elle met en évidence notre difficulté à nous positionner personnellement devant le Seigneur. Il est souvent plus simple de réagir par rapport « aux autres » que par rapport à nous-mêmes devant Dieu. « Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Jn 6, 68

 + P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 16 août 

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Jn 6, 54

 

Les seuils sont faits pour êtres franchis! Si nous ouvrons les yeux avec sagesse (cf, Ep 5) nous observons de nombreuses portes qui apparaissent dans notre vie. C’est Dieu qui les met sur notre route. Et comme toute chose que Dieu donne, la jalousie du tentateur veut les reprendre en tordant notre discernement. Mais ces portes que Dieu place sur notre route sont faites pour être ouvertes et traversées. Combien de fois restons-nous sur le seuil ? Ou bien, tout simplement, passons-nous notre chemin sans même oser regarder les portes données par Dieu.

Notre peu d’ardeur à franchir les seuils est comparable au rejet formulé par les détracteurs de Jésus dans l’Évangile de Jean : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » (Jn 6, 52) Si Jésus donne à manger et « se » donne en nourriture ; si nous avons faim ; il n’y a plus qu’à manger ! Or, cette première décision de la foi en entraîne d’autres en cascade. Le chemin de Jésus devient notre chemin. Sa prière devient la nôtre. Ses passages deviennent les nôtres. Et son enseignement devient notre règle de vie. Voilà donc de nombreuses portes qui s’ouvrent les unes après les autres en de multiples circonstances sur nos chemins et qui n’attendent qu’à être franchies. Et que faisons-nous ?

Il convient alors de se décider : est-ce que je veux vivre de Jésus et de sa vie ? Si oui, alors il m’appartient de me conformer à sa propre vie en l’accueillant en nourriture. Des conversions apparaissent en nombre comme autant de portes à franchir : le refus personnel et absolu de la médisance, le refus personnel et absolu du pessimisme (de soi et des autres), le refus personnel et absolu de douter de ce que Dieu donne en Église. Par conséquent, « la volonté du Seigneur » (Ep 5, 17) nous apparaît avec plus de clarté et permet d’illuminer le monde.

« Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence. » (Pr 9, 5-6)

+ P. Guillaume Langlois


Edito de l'Assomption

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Saint Luc 1, 45

 

La solennité de l’Assomption de la Vierge Marie est une grâce que Dieu fait à tous les chrétiens depuis l’origine bien que la liturgie l’intègre dès le 8ème siècle et que le pape Pie XII la proclame comme dogme en 1950. L’Écriture nous ne le révèle pas directement, mais le sens de la foi l’inscrit dans nos cœurs : Marie est entrée dans la gloire du ciel à sa mort sans connaître la corruption de son corps.

Marie est une maman et à se titre elle ne peut prendre sa place dans notre vie si nous la réduisons à une simple pourvoyeuse de biens ou si nous cherchons à raisonner le sens de son agir en notre faveur. Marie est une maman dans (et de) la foi, c’est-à-dire que nous sommes viscéralement attachés à elle chaque fois que nous est rappelé notre désir de la vie parfaite en Jésus-Christ. Notre foi s’inscrit dans sa foi à elle. En ce sens elle est la première en chemin. Elle nous précède autant qu’elle marche à nos côtés. Elle intercède en notre faveur. Elle nous pousse en faveur de la confiance en son Fils. Quiconque est attaché à Jésus-Christ voit son cœur se dilater dans la foi, l’espérance et la charité grâce à l’Esprit Saint. C’est alors le manteau de Marie qui recouvre de son enveloppe protectrice le cœur du croyant.

Depuis Louis XIII, la France est consacrée à la Vierge Marie et les processions du 15 août ici où là, ainsi que les rassemblements dans les sanctuaires mariaux nationaux, célèbrent la foi de cette mère autant que notre consécration à sa discrète intercession.

Enfin, pour les religieux - religieuses et tous les consacrés, Marie est le modèle et le soutien de la chasteté. Il peut en être de même pour chaque baptisé si nous reconnaissons que nous avons besoin de grandir en chasteté afin de rayonner plus pleinement encore dans la vie du monde.

Je vous invite tous à prier Marie pour nos ensemble paroissiaux afin qu’ils fassent route ensemble vers Jésus : Sainte Marie, toi qui connais le secret du Royaume et qui su le faire advenir à Cana en nous renvoyant à ton Fils, que se lèvent des baptisés dans nos paroisses qui soient de véritables sentinelles de la foi en Jésus Notre Seigneur.

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 9 août 

« Que votre façon de vivre soit inspirée par l’amour, à l’exemple du Christ…» Eph 5, 2

Comment Jésus peut-il nous nourrir de sa propre vie et dilater notre cœur aux dimensions de Dieu ? C’est un peu la question de ses détracteurs dans l’Évangile de Saint Jean. Nous pourrions la formuler encore plus simplement : comment Dieu peut-il nous rejoindre jusqu’à l’endroit de notre vie où nous somme prompt à l’écouter ? C’est le sens du miracle de Dieu qui nourrit l’homme qui a faim. La question est importante car il s’agit de reconnaître que Dieu n’est pas à côté de nous mais en nous, et réciproquement. Toute impression contraire serait l’œuvre d’un esprit trop raisonneur et, finalement, du Diviseur en personne.

La réponse à la question est simple et vertigineuse à la fois. C’est l’obéissance de Jésus à son Père, dans l’amour et la liberté, qui produit cette extraordinaire nourriture pour la faim de l’homme. Cette obéissance ne s’explique pas car elle n’a pas à se comprendre. Elle a à être acceptée. Pour cela, il faut la contempler. En effet, en la contemplant elle nous conduit à obéir à la vérité sur nous-mêmes : ce péché qui se mêle à notre faim jusqu’à la tordre et à la rendre confuse. Il n’y a qu’à partir de cette vérité - consentie - qu’il est possible d’accepter l’obéissance de Jésus. Notre faim est donc comblée par un amour qui absorbe notre péché en le dénonçant et en l’extirpant.

                                                           + P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 1 août 

« Laissez-vous complètement renouveler dans votre cœur et dans votre esprit. » Eph 4, 23

 

Il n’existe pas de grand prix d’humilité car, en effet, nul homme ne peut se prévaloir de sa propre humilité. L’humilité est comme la manne au désert : elle nous est donnée, nous en ramassons juste ce qu’il faut pour la journée. Ce qui est en sus pourrit. Pourtant, l’humilité est le vrai pain descendu du ciel que seul le Christ peut nous donner afin de ne plus avoir ni faim ni soif !

Avec ces textes bibliques de ce dimanche, nous sommes à nouveau conduits au centre de notre cœur là où le péché s’immisce avec beaucoup de facilité et peut nous transformer, en un instant, de fils en impies. Afin de choisir la vie et non la mort, quelque chose en nous nous attire vers le Christ. Lui-seul permet de discriminer l’écheveau complexe du bon grain et de l’ivraie et nous mettre en route vers la lumière.

Pour se faire, ayons toujours à cœur d’entendre retentir en nous un appel à la conversion. Ensuite, cet appel se traduit toujours par un ouverture à la confiance que seul le Maître peut nous donner. Enfin, ce passage de la mort à la vie produit beaucoup de disponibilité, d’accueil et d’ouverture. D’aucun nommeraient cela de l’humilité.

Mais prenons garde car sitôt détectée, elle se retourne contre nous avec violence jusqu’au jour où à nouveau l’appel à la conversion se fait entendre.

 

Bel été.                                  

+ P. Guillaume Langlois


Edito de la semaine du 4 juillet

« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? » (Mc 5, 36)

 

Le doute est incontestablement ce que veut signifier « la jalousie du diable » (cf., Sg 2). Face au doute, Jésus-Christ prononce une parole de relèvement, de résurrection, de guérison.

Le cœur de l’homme est semblable à ces foules de l’Évangile : oppressant, curieux, en proie à l’atermoiement et à l’agitation, les conclusions hâtives et le pessimiste. Au milieu de ce qui semblerait être comme de l’enfermement ou de la mort spirituelle, Jésus s’interpose comme la vie et la joie de Dieu qui aime sa création et ses créatures.

De semblables cœurs – que nous sommes tous – sont facilement piégés par le doute qui agit comme une tempête. La parole toute-puissante du Maître s’interpose alors comme une brise légère et elle vient chasser le doute.

Mais l’initiative de la femme hemorroïsse ou bien de Jaïre demeure nécessaire pour que la parole de Jésus fasse son œuvre.

Prions pour les personnes dont le cœur ne parvient pas à toucher le Maître de la Vie.

En ce dimanche, nous sommes également particulièrement invités à porter nos communautés religieuses dans la prière ainsi que toute notre Église diocésaine qui jubilent en cette fête des Saints Patrons Pierre et Paul. Mais nous accueillons avec une joie non feinte les enfants et leurs familles de l’école Ste Thérèse de Bar sur Aube ainsi que tous les personnels de l’établissement afin de rendre grâce pour l’investissement de tous en faveur de l’avenir.

                                     + P. Guillaume Langlois.