Actualités paroissiales 2015         


2015 - 2016 : une communauté de communautés

« Tout change » me confiait une paroissienne ces derniers jours. « Tout change dans le monde, dans notre territoire et dans notre Église… » Elle avait bien raison. Le changement est d’abord synonyme de vie. Mais cette paroissienne en parlait comme d’une menace. Dans notre conversation, le monde était pour elle comme une banquise qui fond et se craquelle en parts plus petites pour ensuite se disperser à la dérive sur l’eau. Dans ce cas, le changement brise des équilibres et des habitudes et a tendance à produire des fermetures et à exacerber des particularismes. Je peux comprendre la souffrance de cette paroissienne. De toute évidence, elle ne se sent pas associée au « tout » qui « change ». Elle a donc peur.

Jalons pour construire une communauté de communautés

Dès le 1er septembre, les communes rassemblées dans les trois ensembles paroissiaux de Bar sur Aube, Ville sur Terre et Ville sous la Ferté se partagent désormais un seul et unique curé. Voici donc encore un changement. La première réaction – celle de la peur – est de rechercher des coupables à cette situation inédite qui est interprétée comme une menace. Mais bien vite nous tombons dans une impasse car nous finissons par nous culpabiliser nous-mêmes d’une situation pareille. Mais pourquoi ne pas d’abord regarder ce que permet ce « changement » et d’y cueillir-là quelques appels de Dieu sans nécessairement y voir une menace ?

 

Le trésor de la foi reçu des aïeux suit inévitablement le mouvement de la vie des habitants enracinés en ces plateaux, ces coteaux et ces vallées comme un fleuve suit la topographie d’un paysage. Que nous nous en rendions compte ou non, les pratiquants de nos trois ensembles paroissiaux sont déjà entrés dans une époque nouvelle. Aujourd’hui, services et économie modifient nos habitudes, nos déplacements et nos attentes. Et notre communauté paroissiale n’est pas en reste. Car, s’il n’y a plus qu’un prêtre, il n’y a pas moins d’Esprit Saint et l’Évangile continue à brûler le cœur des baptisés qui l’entendent. Je peux l’attester au terme d’une année passée au milieu de vous. Aussi, nos communautés chrétiennes sont appelées à accompagner ce changement comme elles le font déjà !

           

Durant ces mois qui séparent le 1er septembre 2015 à la Veillée Pascale 2016 nous nous lancerons dans un apprentissage à vivre ces changements dans la confiance et en communauté. Une règle s’impose : si la peur et l’enfermement est l’œuvre du Diviseur, la dissolution des différences en une grande uniformité ne l’est pas moins. Car le Malin est tenace et sournois ! Aussi, nous chercherons à faire de notre aventure la construction d’une communauté qui s’appuiera sur plusieurs communautés.

 

Merci de m’accueillir comme votre curé.

        + P. Guillaume Langlois.

Il y a plusieurs règles qui sont fixées cette année pour nous aider à construire une communauté de communautés :

 

Tous les premiers week-ends de chaque mois, la messe du samedi est célébrée à 18h30 à Bar sur Aube tandis que celle du dimanche est célébrée dans une commune de l’ensemble de Ville sur Terre ou de Ville sous la Ferté à 10h30.

 

Tous les autres week-ends, la messe du samedi est célébrée à 18h30 dans une commune de l’ensemble de Ville sur Terre ou de Ville sous la Ferté tandis que celle du dimanche est à Bar sur Aube à 11h00.

 

Il n’y a désormais que deux messes par week-ends pour nos trois ensembles paroissiaux.

 

Le planning des messes est consultable par voie d’affichage sur les portes de nos églises ou sur www.catholique-barsuraubois.fr ou sur www.egliseinfo.catholique.fr La presse locale diffuse les horaires et les lieux de messe.

 

● Durant l’année, quatre « Dimanche autrement » rythmeront nos rassemblements communautaires :

 

            Le dimanche 29 novembre 2015, 1er dimanche de l’Avent

            Le dimanche 17 janvier 2016 pour la « Fête Sans Frontière »

            Le dimanche 28 février 2016, pendant le Carême.

            Le dimanche 24 avril 2016, entre Pâques et Pentecôte.

 

         À chacun de ces quatre dimanches, nous sommes invités à venir dès 9h00 pour des temps en ateliers. Tous les âges sont conviés : des enfants de l’éveil à la foi jusqu’aux personnes aînées. À l’issue de chacune de ces messes, nous partagerons un repas ensemble.

 

La veille de ces dimanches, il n’y a pas d’eucharistie célébrée dans nos villages.

 

● Notre rentrée paroissiale est le dimanche 27 septembre à 11h00 à Bar sur Aube. C’est une messe unique. À cet effet, il n’y a pas de messe célébrée la veille au soir. Durant cette messe du 27 septembre, notre diacre Maurice GÉRARD recevra sa nouvelle lettre de mission inaugurant son nouveau statut de diacre retraité.

 

● Le père Guillaume Langlois est au service des trois Équipes Pastorales Paroissiales de nos trois ensembles. Il continue à célébrer les messes en semaine soit au Bon Secours de Bar sur Aube, soit à Sainte Anne de Clairvaux, soit dans les maisons de retraite de la Dhuys, de Bayel ou de Soulaines.

 

● Un secrétariat unique et plus efficace est mis en place. Il est accessible au 4 bis rue Saint Pierre à Bar sur Aube : 03 25 27 06 34 ou catho.barsuraubois@gmail.com  C’est Bernadette Oliveira qui le prend en charge.

 

● Enfin, un groupe de travail se constitue pour prospecter et repérer les forces et les dynamismes de l’Esprit Saint dans chacun de nos ensembles. Nous les appellerons « Foyers de Vie Chrétienne ».

 

 

                                                                                              Bonne année à tous.


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27 septembre à 11h00 : messe de rentrée en l’église St Pierre à Bar sur Aube réunissant les trois ensembles paroissiaux


Réunions d'information catéchèse :

Mercredi 2 septembre 2015 à 20h00 à la salle Jeanne d'Arc pour les ensembles paroissiaux de Bar sur Aube et Ville sur Terre 

Mardi 8 septembre 2015 à 20h00 à la salle Sainte Anne à Clairvaux  pour l'ensemble paroissial de Ville sous la Ferté



Solidarité avec les Chrétiens d’Orient à l'occasion de la fête de l'assomption, ce samedi 15 août

"Notre évêque, le P. Stenger, invite fortement toutes les communautés chrétiennes à prier, de la manière qui leur semblera la plus adéquate, pour les chrétiens d’Orient ce jour-là. Face aux persécutions et aux massacres dont sont victimes nos frères chrétiens, nous devons exprimer notre solidarité et notre prière, tout particulièrement en ce jour où nous nous confions à la Vierge Marie." Père Jérôme Berthier, vicaire général du diocèse de Troyes.



Clairvaux 2015

20/08/15  -  CLAIRVAUX  MESSE DU 900EME ANNIVERSAIRE 

( dortoir des convers (XIIe), à 12h00 )

Jeudi 20 : Clairvaux 2015-900 ans de Saint Bernard à Clairvaux : Messe du 900ème  anniversaire 
Le dortoir des convers étant situé dans le périmètre de sécurité de la Centrale de Clairvaux,  son accès est soumis à des règles strictes  (inscriptions, pièce d’identité)

Les inscriptions, obligatoires, seront ouvertes à partir du 1er juin  via un formulaire qui sera en ligne sur le site du diocèse de Troyes.


Dans le cadre de Clairvaux 2015 et du Rassemblement de la famille cistercienne, 3 conférences vous sont proposées le mercredi 19 août 2015, à la salle des fêtes de Clairvaux (entrée par la cour de l’abbaye) (entrée libre) :  


Conférence 1 à  15h00  :  Histoire de Clairvaux  par Jean-François Leroux

Conférence 2 à  16h15  :   Réalités du Clairvaux d'aujourd'hui   table-ronde avec des acteurs de la vie de Clairvaux, suivi du film de Manu Régnier "Cantique en Côte de Bar"

Conférence 3 à  15h00  :  Qui sont les Cisterciens  par Sœur Mary Helen Jackson et Pierre Alban Delannoy


Clairvaux 2015 : Homélie de Mgr Marc Stenger à l'occasion de la fête de la Saint Bernard du 20 août 2015

 

 

Introduction

Pour beaucoup, que Clairvaux soit autre chose qu’une prison et que Clairvaux soit dans l’Aube est une découverte due aux efforts des partenaires de Clairvaux 2015, à l’occasion de la célébration du 9ème centenaire de la fondation du monastère. Mais il est une autre découverte à faire que nous appelons de nos vœux. Dans ce coin reculé, c’est l’universalité du projet cistercien qui s’est déployée et qui à partir de là a essaimé en Europe, puis sur d’autres continents. Et ce projet c’est un homme à taille universelle qui l’a porté, qui l’a approfondi, qui l’a prié, qui en a dit le sens.

C’est de lui que nous faisons mémoire aujourd’hui dans ce dortoir des Convers si magnifiquement restauré, conscients d’être ses héritiers et d’être aujourd’hui chargés de transmettre la flamme de sa spiritualité à tous ceux qui aujourd’hui sont en recherche de sens.

Je suis heureux de saluer tous ceux qui sont rassemblés aujourd’hui, nos frères évêques et toute la famille cistercienne qui est chez elle à Clairvaux et dont je continue à espérer qu’elle le sera un jour encore davantage, tous les élus et représentants des pouvoirs publics ici présents, les membres de l’Association des Amis de Clairvaux et tout le peuple de Dieu.

Cette fête est la fête de la famille cistercienne. Je donne donc la parole à Sœur Mary-Helen Jackson, prieure générale des Bernardines d’Esquermes.

Homélie.............................................................Lc 6, 17-26

Ceux qui sont familiers de Bernard de Clairvaux savent combien sa personnalité aux multiples facettes reflète les Béatitudes, et c’est pourquoi en ce jour où nous le fêtons et où nous nous rappelons sur les lieux où il a vécu et œuvré la richesse de cette œuvre, il est bon de retrouver dans les Béatitudes selon St Luc la source de l’héritage qu’il nous a laissé. L’évangéliste met en regard la bénédiction du pauvre, de l’affamé, des malheureux et du persécuté et la tristesse du célèbre, du suffisant, du repu et du riche. « Quel malheur pour nous » est pour Luc la manière de décrire ce qui va advenir à ceux qui ne veulent pas reconnaître Dieu comme seule source de vrai sens et de joie qui dure.

L’enseignement de Jésus qui était centré sur la proclamation du Royaume de Dieu, s’inscrit dans les réalités que vivent les hommes auxquels il s’adresse. Les bénédictions et les malédictions qui constituent le texte concernent les conditions économiques et sociales des hommes de son temps. Jésus parle au nord du rivage de la mer de Galilée, dans une région réputée pour sa violence et ses factions. Ce qu’il cherche à apporter, c’est la justice. Les foules qui l’écoutaient étaient subjuguées parce qu’il parlait avec autorité, avec la force de quelqu’un qui connaissait la vérité et l’offrait librement aux autres. Les Béatitudes révèlent la justice ultime de Dieu. Elles soulignent sa proximité avec ceux qui vivent aux franges, aux périphéries de la société. Dans la magnifique scène qu’évoque l’Evangile, Jésus met la justice de Dieu en pratique, en proclamant les Béatitudes. La justice authentique en pratique c’est un élan de soi-même vers le malade, l’infirme, le pauvre, l’affamé, et cela Jésus, nous rapporte l’Evangile, l’a largement pratiqué. Il ne s’agit donc pas de considérer les Béatitudes comme un code de bonnes manières, mais plutôt comme un nouveau code de sainteté. Jésus est ce nouveau code de sainteté qui doit être gravé dans les cœurs et contemplé à travers l’action de l’Esprit en chacun. Il est le pauvre de cœur, l’humble, le persécuté, le pacificateur. Sa passion et sa mort sont le commencement de sa sainteté.

Cette sainteté est un chemin, une action, un combat. Ce n’est pas un effort passif, mais plutôt le choix continuel d’approfondir sa relation à Dieu et de permettre que cette relation guide toutes nos actions dans le monde. Ce qui signifie un changement radical de nos mentalités et nos attitudes. L’acceptation de l’appel à la sainteté place Dieu comme but final dans tous les aspects de nos vies. Une orientation fondamentale envers Dieu qui enveloppe et maintient notre relation envers les autres êtres humains.

Saint Bernard reprend bien cela lorsqu’il dit : « Hâtez-vous de vous rendre pauvres d’esprit et d’affection et de vous dépouiller de vos biens, afin que Dieu prenne soin de vous, car la voie de cette pauvreté qui est volontaire, et que la volonté rend nécessaire, est une voie sûre et droite ; autrement Jésus-Christ n’y serait pas entré comme il l’a fait ». Le discours de Jésus trace la carte du chemin. Les huit points des Béatitudes de Luc sont comme les panneaux signalétiques qui indiquent la direction à suivre. C’est un chemin qui monte et Jésus l’a parcouru le premier, en allant jusqu’à la Croix. Et il ne cesse de vouloir le parcourir de nouveau avec nous. Il ne s’est pas contenté d’énoncer les Béatitudes, il les a vécues. Il a été le plus pauvre parmi les pauvres, il a été l’être le plus doux parmi les humbles, il a été l’être le plus pur et miséricordieux, non pas seulement en paroles, mais en action.

A nous de l’être à notre tour. Les Béatitudes décrivent aussi le Chrétien. Elles sont le portrait du disciple de Jésus, de l’homme qui a accueilli le règne de Dieu et qui veut harmoniser sa vie avec les exigences de l’Evangile. Jésus s’adresse à cet homme en l’appelant « Heureux ». Il ne s’agit donc pas seulement de l’annonce que la venue du Règne de Dieu fera triompher le bon droit des malheureux et des opprimés, mais aussi d’une interpellation des disciples. Comme le Christ a fait œuvre de justice, le disciple est appelé à mettre sa vie en accord avec cette justice. Or nous sommes bien obligés de constater qu’il y a toujours des pauvres et que l’injustice est toujours là. Ceci veut dire que nous chrétiens nous n’avons pas fait notre travail. Au commencement, on attendait un Messie qui établirait seul le règne de Dieu. Jésus est venu comme Messie, mais il a seulement inauguré ce Royaume en confiant à ses disciples le travail à faire. Les Béatitudes nous rappellent qu’on ne peut pas proclamer les Béatitudes sans faire tout ce qui est possible pour que la pauvreté sous toutes ses formes, la maladie et l’injustice disparaissent. Ce fut le défi au temps de St Bernard. Cela reste le défi aujourd’hui. Le Royaume n’adviendra pas sans nous. Nous avons à partager la prédilection de Jésus pour les pauvres, à leur porter assistance, à lutter pour leur libération. Jésus nous donne l’exemple, tant par son comportement envers les pécheurs et les malheureux que par sa Parole.

Un grand bouleversement secoue actuellement l’Italie parce qu’un évêque doté de responsabilités importantes a osé dire cela à la face des responsables politiques. Les Béatitudes ont quelque chose de scandaleux certes face à l’ordre établi. Cela parce qu’elles ne visent pas à établir un ordre, mais de mettre en place le Royaume de justice et de paix de Dieu.

Qu’en cette fête de la St Bernard, nous soyons provoqués par la puissance de l’abbé de Clairvaux pour entrer sur le chemin d’engagement et d’action sur lequel le Christ nous donne rendez-vous.

 +Marc STENGER   (Evêque de Troyes)


CLAIRVAUX 2015 : réalité du Clairvaux d’aujourd’hui  -  conférence du Père Guillaume LANGLOIS le mercredi 19 août 2015 à l'occasion du 900ème anniversaire de la fondation de Clairvaux par St Bernard

 

Quelques 900 ans après le début de la construction de l’abbaye par Bernard et ses compagnons dans cette « Claire-Vallée », que dire de ce qu’elle est devenue aujourd’hui ?

 

Si la topographie n’a guère changé et si les activités humaines n’ont sans doute pas trop défigurés les lieux, le Clairvaux d’aujourd’hui peut se scruter sous différents angles que les différents intervenants à cette table ronde représentent. Comme prêtre, responsable et pasteur de la communauté chrétienne catholique locale, je représente sans doute la résurgence - aujourd’hui - du rayonnement local (et non pas international) de cette abbaye. Car si le foyer d’où naît le rayonnement de cette abbaye au cours des âges est indubitablement un homme et sa communauté, ce foyer est surtout le Verbe de Dieu inséré dans l’histoire humaine : celle des habitants d’hier de cette vallée silencieuse et pauvre, puis celle des moines qui sont venus l’organiser et la féconder, celle de ses habitants 900 ans plus tard.

 

Je suis troyen mais je suis arrivé en ces lieux il y a un an. Je me situe d’un point de vue pastoral, c’est-à-dire en projetant mon regard à partir de celui de la communauté chrétienne et aux fins pastorales et missionnaires de la communauté chrétienne.

 

Il est de coutume de regarder ces lieux en y scrutant une polarité : la clôture monastique cistercienne versus la privation de liberté depuis le régime pénal institué par Napoléon en 1808 et, justement, mise en œuvre dans cette abbaye qu’il racheta pour en faire une prison. La polarité serait : la privation volontaire de liberté face à une privation imposée (et involontaire) de liberté. Cette vallée serait donc a tout jamais frappée par ce projet humano-divin de façonnement des êtres à travers une liberté entravée volontairement ou non.

 

Autour de cette polarité, il y a des communes et des hameaux ayant guère résisté à la fin de l’époque industrielle prolongeant elle-même l’activité des moines (forge et bois). Les terres continuent à produire des céréales, du raisin ou du bois. Il y a autour du site cistercien des hommes et des femmes qui vivent de la prison et de l’abbaye : personnel pénitentiaire mais aussi bénévoles ou salariés de l’association Sauvergarde et Renaissance de l’Abbaye de Clairvaux. Il y a les détenus. Et il y a les habitants de toujours ou de longtemps : vivants (ou ayant vécu) ou non du site lui-même.

Mais, il y a aussi des hommes et des femmes qui sont attirés par un mystère que renferment ces lieux car ils croient y détecter une certaine appel en cette modernité. Une communauté de laïcs cisterciens, un moine exclaustré résidant non-loin de là, certains membres de la communauté paroissiale, des visiteurs … saisis non point par des pierres, mais par un mystère. Je voudrais me prêter à le définir devant vous cet après-midi.

 

Un mystère est un objet à saisir mais qui n’est jamais saisissable en tant que tel. L’élan vers son saisissement produit une maturation et une profondeur dans le sujet qui cherche à s’en saisir. Le Christ de la foi est un mystère en tant qu’il est à la fois si proche et si intime tout en projetant le disciple vers un horizon tout autant lointain qu’attirant. Saint Bernard est un mystère car en ces lieux il est bel et bien perdu. Certes des reliques dispersées (n’étant même pas elles-mêmes en ces lieux) nous rapprochent du saint. Mais pourtant tout semble nous orienter vers l’intuition originelle du fondateur de cette abbaye. Plus nous nous en approchons, moins il y demeure. Pourtant, le pèlerin se verra traversé par une profondeur en lui-même. C’est la révélation d’un mystère. Le touriste qui entre dans ces lieux est envahi par les murs de l’abbaye d’hier avant, très vite, de sentir la présence très proche d’un lieu sécuritaire. À chaque embrasure la curiosité est excitée. Un mirador désaffecté renvoie à un autre encore en activité. Puis la prison apparaît à tel détour sans qu’il ne soit possible de s’en approcher ni même de la photographier. Une prison fait peur et pourtant, un désir ambiguë donne envie d’y mettre un pied, rien que pour voir. Elle est là partout. Se creuse alors un appel à la liberté en soi. Voici donc la révélation d’un autre mystère.

 

Partant de là, dans une modernité liquide telle que la définit le sociologue Zygmunt Bauman, cette Claire-Vallée encore silencieuse et pauvre attire à elle. La figure du pèlerin (Danièle HervieuLéger) dit assez bien cette modernité liquide. Le pèlerin de la modernité liquide ne connaît aucun arrière-fond transcendant et ne sait pas où sont plantées ses racines. Il part en quête permanente de petites attaches ou petites étapes qui ne le renvoient à aucun système universel ou transcendant mais qui, au mieux, le rattache à un petit groupe, à un bref segment de sens territorialement et historiquement situé avant de devoir repartir dans sa quête éperdue.

 

Il est indubitable que le rapport au temps et à l’espace de l’homme ultra-moderne n’est pas celui de Bernard et de ses compagnons. Mais il est celui des habitants de ces lieux : ceux des hameaux et des villages autour autant que des détenus et des habitants de toutes les villes et villages du monde où les moyens modernes de communication sont parvenus. Nous sommes tous natifs et tributaires de cette modernité qui a progressivement liquéfié notre ancrage à l’objectivité de nos traditions structurantes et de nos généalogies assurées. C’est la raison pour laquelle il est périlleux de qualifier les habitants de cette Claire-Vallée d’hier à partir de notre regard présent - fût-ce t-il universitaire - .

 

Mais hier comme aujourd’hui, ce qui demeure certain et continu en ces lieux, c’est la constitution d’une clôture qui forme une enveloppe pour un monde à l’intérieur du monde. Le premier se voulant une transfiguration du second. Ces murs protégeaient et rassemblaient. Ces murs renvoyaient à la centralité d’une règle librement consentie dans la communauté qui habitaient derrière ces murs. Toutefois hier comme aujourd’hui, le monde à l’intérieur de la clôture est à l’identique du monde à l’extérieur car l’humanité vécue est semblable dedans comme dehors. Mais l’obéissance librement consentie à cette règle a produit hier en ces lieux, sans barreaux ni surveillants, un monde perçu différemment : une anticipation du Royaume de Dieu promis par le Christ à ses disciples dans ses béatitudes prononcées du sommet de la montagne dans l’Évangile selon St Matthieu. Et pas simplement du monde à l’intérieur de la clôture. Mais aussi une perception différente du monde qui est à l’extérieur de cette clôture.

 

Ce que les privés de liberté de St Bernard vivent, c’est l’obéissance libre à une règle extrêmement concrète et incarnée. Dans cette règle, l’Évangile transpire de partout. L’Évangile a un pouvoir car il est une Personne. Ce pouvoir se vérifie à chaque fois qu’il produit un enracinement apaisé et heureux dans le temps et dans l’espace. Ceux qui sont moines ou moniales le savent : ils ont besoin d’une clôture et de cette règle. Elles les fécondent. Pour un croyant attaché à l’Évangile, le ciel est ici-bas maintenant. Il n’est pas après la mort. Le croyant est donc réconcilié avec luimême, son temps, son espace, les autres. Mais il a besoin de se donner des moyens efficaces, rigoureux et réguliers pour qu’advienne en lui ce que Dieu lui donne. Aussi a-t-il plus que jamais besoin de se donner des moyens qui furent ceux des moines d’hier : une règle de vie. 

Nous tous, pèlerins de cette modernité liquide, ne serions-nous pas privés de cette liberté si rayonnante qui fut celle, paradoxale, des habitants de ces lieux à partir de St Bernard jusqu’à la Révolution Française ?

 

Le Clairvaux d’aujourd’hui, à mon sens, ce sont d’abord des murs qui forment une enceinte close. Quelque soit la réalité de la détention dans la centrale pénitentiaire aujourd’hui, cette enceinte rappelle notre profond besoin de nous arrimer à des socles non pas pour fuir mais pour enraciner et révéler ce que Dieu donne. À quel socle puis-je m’arrimer ?

 

Le Clairvaux d’aujourd’hui c’est aussi une communauté chrétienne sous ses formes multiples qui trouve dans l’Évangile et dans son organisation communautaire une règle structurante et qui assure socle et gué au milieu de cette modernité liquide.

 

Le Clairvaux d’aujourd’hui ce sont aussi ces pèlerins qui se rendent à Rome où à Compostelle et qui passent ici. Ils incarnent en eux-mêmes cette recherche de socles dans un monde ultra ouvert qui semble guère en offrir.



 Mardi 25 août à 16h30 : un jour...une église...et une chapelle

 

Visites commentées de l’église et de la chapelle de Mondeville



COP 21



13 novembre 2015 : attentats de Paris et Saint-Denis

Lumière et ténèbres

« La Lumière luit dans les ténèbres

et les ténèbres de l’ont pas saisie. » Jn 1, 5

 

Le mal et la souffrance produisent la peur et le mensonge. Ils font partie des ténèbres.

L’amour dans la liberté tourne le dos au mal et à la souffrance. Il est du côté de la Lumière.

Lumière et ténèbres ne peuvent pas s’ignorer. Mais la Lumière chasse les ténèbres.

Or, la Lumière est absolue car l’amour libre de l’homme vient de plus haut que lui. En effet, l’homme trouve en Dieu sa source et son origine (cf., Gn 1, 26 – 2, 25).

L’homme a été créé par amour, dans l’amour et pour l’amour. L’homme a été créé libre, dans la liberté de son Créateur et pour devenir libre dans l’amour.

 

La Lumière a une source et ne peut s’y couper, sans quoi elle n’éclaire plus.

La lumière aime sa source : Dieu. La lumière croit en sa source : Dieu.

La lumière est radicale.

 

Et les ténèbres sont présentes, dedans et dehors.

La Lumière combat et se fraie un chemin au milieu de l’obscurité des ténèbres. Tapies en embuscade, les ténèbres rodent autour de l’homme. Elles veulent prendre sa place.

Les ténèbres mentent.

Elles veulent faire croire que l’homme est fait pour la mort, pour le mensonge et pour la peur. Elles veulent lui faire croire qu’il est tout entier ténèbres et que la Lumière est un mensonge. Elles veulent faire croire que l’humain peut vivre et durer en optant pour l’obscurité de la peur et du mensonge. Elles rendent confus l’homme car elles n’aiment pas.

Souvenons-nous de la ruse du serpent (cf., Gn 3). Il fait croire que la vie de l’homme est faite pour se tuer toute seule, s’éliminer d’elle-même. Le serpent veut prêcher un autre « évangile ». Le serpent veut enseigner qu’il n’y a de dieu que les ténèbres du mal et de la souffrance.

Les ténèbres ont une source mais il n’y a pas d’amour dans les ténèbres. Il n’y a pas de confiance dans les télèbres. Il n’y pas de liberté dans les ténèbres.

 

Les amis de la Lumière ne peuvent pas vivre autrement que dans la Lumière de l’amour. Ils ne peuvent pas vivre autrement qu’en se tournant vers la source de la Lumière et en se détournant de à la séduction des ténèbres.

 

Les ténèbres progressent lorsque se recroqueville l’amour sur lui-même. Les ténèbres progressent lorsque l’amour commence à justifier le mal. Rien ne peut justifier le mal.

 

Seul l’amour se justifie. Seul l’amour éclaire.

 

« Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde. » Jn 1, 9

 + P. Guillaume Langlois

Évangile de Jésus Christ selon St Luc 13, 1-9

  

« À

 ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.

Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?

Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.

Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?

Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »

Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas.

Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?”

Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.

Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »


Le vigneron, c’est le Christ. Il est le maître de nos racines. Lui seul peut nous éclairer de sa Lumière.


Prière pour la paix rédigée par frère Dominique Motte,

du Couvent des Dominicains de Lille,

suite aux attentats de Paris (13 novembre 2015)

 

Désarme-les : déjà on s’habituait à ce que cette violence extrême soit le sinistre pain quotidien de l’Irak, de la Syrie, de la Palestine, de la Centrafrique, du Soudan, de l’Érythrée, de l’Afghanistan. Elle nous gagne à présent. Qui ne voit qu’elle pourrait en retour susciter chez nous des violences sans fin ou une progressive tombée dans la peur ou le désespoir ?

 

Désarme-les : que surgissent parmi eux aussi des prophètes, des prophètes qui leur crient leur indignation, leur honte de voir à ce point défigurées l’image de l’Homme, l’image de Dieu, et leur conviction qu’agissant ainsi ils creusent définitivement leur propre tombe.

 

Désarme-les, en nous donnant, s’il le faut, puisqu’il le faut, de prendre les moyens de protéger des innocents, avec détermination. Mais sans haine.

 

Désarme-nous aussi : en France, en Occident, sans justifier bien-sûr un tel déchaînement de vengeance, l’Histoire explique bien des choses. Donne-nous, Seigneur, de savoir écouter des prophètes guidés par ton Esprit. Que nous ne désespérions jamais de chercher à comprendre, même si nous restons confondus par l’ampleur du mal en ce monde.

 

Désarme-nous : garde-nous de nous crisper derrière des portes closes, derrière des mémoires sourdes et aveugles, derrière des privilèges que nous ne voudrions pas partager.

 

Désarme-nous, à l’image de ton Fils adorable. Dont la logique intérieure est la seule qui puisse être à la hauteur des événements qui nous frappent : « On ne prend pas ma vie, c’est moi qui la donne »



16 novembre 2015 : lettre du Père Guillaume LANGLOIS suite aux événements de Paris

Père Guillaume Langlois                                                                                                                                                     Bar sur Aube, le 16 novembre 2015

4 bis rue Saint Pierre

10200 Bar sur Aube


Aux chrétiens en responsabilité des trois ensembles paroissiaux de

Bar sur Aube, Ville- sur-Terre et Ville-sous-la Ferté

 

Chers amis,

 

La communauté nationale est durement éprouvée depuis vendredi soir. Comme vous, je cherche à comprendre, à prendre de la hauteur et à me projeter plus loin.

La foi chrétienne est toujours un combat contre la ténèbre du péché et du mal. « Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres. » (1 Jn 1, 5). Je vous invite à relire les deux premiers chapitres de la première lettre de Saint Jean dans votre Bible. Ces chapitres sont lus durant l’Octave de Noël. Ces événements du 13 novembre nous renvoient avec force à l’effroi de cette ténèbre. Mais « la Vie s’est manifestée : nous l’avons vue… » (1 Jn 1, 2) C’est notre foi, le principe de notre vie, la puissance de notre détermination et de notre espérance.

Se pose la question de ce qu’il convient de faire. À la différence du mois de janvier dernier, les communautés religieuses se sont moins senties visées par les attaques du weekend dernier et c’est la communauté nationale toute entière qui a été touchée et qui entre dans une période sombre.

J’ai écrit à monsieur le Sous-Préfet de Bar sur Aube samedi afin de lui manifester la solidarité de nos communautés. J’ai pris des contacts avec quelques homologues religieux locaux (évangéliques et musulmans). J’ai attendu la réaction de notre évêque.

D’ors et déjà, il est bon de noter qu’une veillée de prière est organisée à St Urbain à Troyes mercredi 18 novembre à 20h00.

Je décide que la messe de dimanche à 11h00 à Bar sur Aube, en la solennité du Christ Roi de l’Univers, soit une messe pour la paix à laquelle nous nous associons tous. Une démarche personnelle de recueillement dans l’église sera proposée en marge de cette eucharistie (avant et après).

La prière est d’une grande puissance. Prions seul ou en communauté. Au verso de cette lettre, je vous donne les mots de Saint François d’Assise.

 Quant à moi, je vous assure de ma prière.

+ P. Guillaume Langlois

 

 

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le pardon.

Là où est la discorde, que je mette l’union.

Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre,

à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,

c’est en pardonnant qu’on est pardonné,

c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Saint François d’Assise


13 novembre 2015 : attentats de Paris et Saint-Denis - message du Père Stenger

 

" NE NOUS LAISSONS PAS AVEUGLER PAR LA COLÈRE ET PAR LA PEUR "

 

Attentats de Paris

 

Beyrouth, Paris, deux stations d'un tragique...

Sont ce les derniers?

 

Malgré le sentiment d'horreur qui nous accable et notre profonde tristesse pour les familles des victimes, ne nous laissons pas aveugler par la colère et par la peur.

 

- là où est la haine, que je mette l'amour.

- là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

 

Saint François d'Assise

 + Père Stenger



Prochaine soirée Pop Lounge, le 3 octobre 2015


Pour un collectif Barsuraubois en faveur de l’accueil et de l’accompagnement de personnes réfugiées. Dépasser nos frontières pour nous ouvrir à ceux qui viennent d’au-delà de nos frontières.
Rendez-vous le 5 octobre 2015 à 20h00, à la MPT - Bar sur Aube 

 

Retrouvez  ICI  l'appel à la solidarité de notre Evêque en faveur des réfugiés  


Jeudi 8 octobre  à 20h00 : soirée conférence-échange

sur l'encyclique du pape François "Laudato'Si" à Notre Dame en l’Isle

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Conférence / Témoignage 10 octobre 2015



Evénements de Paris : retrouvez ICI un message du Père Guillaume adressé à tous les paroissiens

Suite aux évènements dramatiques de ce vendredi 13 mars 2015, une veillée de prière aura lieu ce  Mercredi 18 novembre 2015 à 20h00 en l'église Saint Urbain de Troyes 



Novembre, mois des campagnes de sensibilisation




En prévision de la COP 21 qui se tiendra à Paris du 29 novembre au 12 décembre, veuillez trouver en cliquant  ICI  un message de Monseigneur Marc Stenger, ainsi qu'une lettre du CECEF.


Calendrier des messes de Noël 2015


2 décembre 2015

Forum chrétien : présence chrétienne en prison (20h00 à 22h00, salle Jeanne d'Arc à Bar sur Aube)


Informations du diocèse 2015


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TERRAFERMA : Ciné-rencontre à Troyes le 12 novembre 2015


Appel à la solidarité en faveur des réfugiés

Lettre de Mgr M.Stenger aux communautés paroissiales et religieuses


Chers amis,

 

Dans sa déclaration du 6 septembre, le pape François nous bouscule, nous rappelant que nous ne pouvons pas rester insensibles au sort tragique des réfugiés qui frappent à notre porte, parce qu’ils ne peuvent plus vivre chez eux. Même si nous avons actuellement nos propres problèmes, « l’Evangile nous demande d’être « les prochains » des plus petits et des plus abandonnés et de leur donner une espérance concrète ». C’est la raison pour laquelle le pape François appelle chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, à accueillir une famille de réfugiés.

Nous sommes tous touchés par ce que vivent ces familles brutalement chassées de chez elles et ne sachant pas de quoi leur avenir sera fait. Il est de notre devoir d’humain et de chrétien de ne pas en rester à des sentiments, si généreux soient-ils, et de passer aux actes. Puisse donc chacune des communautés de l’Aube prendre sa part de cet effort commun d’hospitalité et de prise en charge de ces frères dans le malheur.

Notre premier réflexe est souvent de nous dire d’un ton résigné devant l’étendue du problème : « Mais que pouvons-nous faire ? ». De là il faut plutôt passer à une conviction : nous pouvons tous faire quelque chose si nous le voulons. Se défendre de faire quelque chose sous le prétexte que ce que, moi je peux faire, est sans proportion avec les besoins, cela revient à dire : je ne fais rien. Comme le dit le Cardinal André Vingt Trois, archevêque de Paris, « Tout le monde ne peut pas faire des choses extraordinaires, mais tout le monde peut faire quelque chose ».

Je compte donc sur chaque communauté pour agir, pour accueillir à la mesure de ses possibilités. Cet accueil du frère dans l’épreuve est non seulement un devoir d’humanité, mais un impératif évangélique. Nos communautés y trouveront un regain de vie et de fidélité. Mais pour que cet accueil soit à la fois efficace et fraternel, il faut prendre en compte un certain nombre de principes et de réalités.

1.    Il y a déjà des expériences d’accueil dans quelques communautés de notre diocèse. J’en cite l’une ou l’autre : St Martin de Troyes, Chaource, Piney et sans doute d’autres encore. Ces expériences montrent que quelque chose est possible. Les paroisses concernées s’appuient principalement sur le Secours Catholique. Un collectif, baptisé Welcome, composé de différents partenaires et dont fait partie le Secours Catholique, s’est mis en place pour organiser cet accueil de personnes en demande d’asile et de réfugiés.

2.    Accueillir ne signifie pas seulement mettre un logement à la disposition d’une famille, même si c’est un commencement incontournable du processus. Cela veut dire aussi accompagner ceux à qui on donne l’hospitalité dans l’ensemble de leurs besoins pour vivre dignement. C’est la raison pour laquelle il convient de ne pas agir seul, mais de constituer dans les communautés des équipes d’accueillants, dans lesquelles chacun peut trouver une tâche à remplir. Il s’agit à travers nos initiatives de « permettre un accueil fraternel, digne et respectueux des personnes et de leurs souhaits », de favoriser la sécurité et d’assurer une continuité dans la durée. Au fondement il faut qu’il y ait de la rencontre, de l’ouverture, de l’écoute.

3.    Quelques exigences à respecter :

·         L’accueil doit être inconditionnel en rejetant toute forme de discrimination basée sur la confession, la nationalité et l’origine.

·         Les actions d’hospitalité doivent se concevoir en complément du dispositif national coordonné par les pouvoirs publics, mais en aucun cas en substitution ni en dispositif parallèle. Toute initiative que vous prendrez doit donc être menée en partenariat avec les municipalités et la préfecture.

·         Il y a des procédures qui se mettent en place et qui sont pilotées par l’Etat. Il faut donc en tenir compte. Pour l’instant en cas de projet d’accueil vous pouvez vous adresser au SIAO (Service intégré d’accueil et d’orientation) qui oriente les réfugiés et sans abri en fonction de leurs besoins. (Voir mail sur la pièce jointe. Contact : Cadorre & SIAO – N° tél : 03 25 73 03 73).

·         En plus des partenaires institutionnels, il existe un certain nombre d’organisations confessionnelles ou non qui peuvent vous appuyer dans les initiatives que vous prendrez. Il est bon de vous tourner vers elles, en particulier vers le Secours Catholique et Welcome, qui acceptent d’être des partenaires privilégiés de notre mobilisation.

4.    Pour ne pas en rester à des intentions généreuses, mais poser des actes concrets, vous trouverez en pièce jointe une liste intitulée « quelques idées pour faire quelque chose » et accueillir les réfugiés et migrants avec fraternité.

Merci à tous du fond du cœur pour entendre cet appel. Au cas où vous auriez besoin de précisions, n’hésitez pas à appeler au Secours Catholique ou au Service Communication du Diocèse (voir liste des contacts).

En communion dans le service de nos frères.

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Lettre de Mgr M.Stenger
Aux communautés paroissiales et religieu
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PRIÈRE CHRÉTIENNE AVEC LA CRÉATION

 

Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures,

qui sont sorties de ta main puissante.

Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence

comme de ta tendresse.

 

Loué sois-tu.

 

Fils de Dieu, Jésus,

toutes choses ont été créées par toi.

Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie,

tu as fait partie de cette terre,

et tu as regardé ce monde avec des yeux humains.

Aujourd’hui tu es vivant en chaque créature

avec ta gloire de ressuscité.

 

Loué sois-tu.

 

Esprit-Saint, qui par ta lumière

orientes ce monde vers l’amour du Père

et accompagnes le gémissement de la création,

tu vis aussi dans nos cœurs

pour nous inciter au bien.

 

Loué sois-tu.

 

Ô Dieu, Un et Trine,

communauté sublime d’amour infini,

apprends-nous à te contempler

dans la beauté de l’univers,

où tout nous parle de toi.

 

Éveille notre louange et notre gratitude

pour chaque être que tu as créé.

 

Donne-nous la grâce

de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.

Dieu d’amour, montre-nous

notre place dans ce monde

comme instruments de ton affection

pour tous les êtres de cette terre,

parce qu’aucun n’est oublié de toi.

 

Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent

pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence,

aiment le bien commun, promeuvent les faibles,

et prennent soin de ce monde que nous habitons.

 

Les pauvres et la terre implorent :

Seigneur, saisis-nous

par ta puissance et ta lumière

pour protéger toute vie,

pour préparer un avenir meilleur,

pour que vienne

ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.

 

Loué sois-tu.

 

Amen.

 

Pape François, Encyclique Laudato si' 18 juin 2015,